Togo: Coproduction de la sécurité, les conducteurs de taxi-motos de Sotouboua mis à contribution à la police de proximité

Article : Togo: Coproduction de la sécurité, les conducteurs de taxi-motos de Sotouboua mis à contribution à la police de proximité
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16 juin 2021

Togo: Coproduction de la sécurité, les conducteurs de taxi-motos de Sotouboua mis à contribution à la police de proximité

Photo de famille des participants et des officiels

Les conducteurs taxi-motos de Sotouboua enfin mis à contribution dans la coproduction de la sécurité publique au Togo. Ils sont avisés à travers l’atelier de sensibilisation pour l’amélioration des conditions sécuritaires favorables à la coproduction de la sécurité et au développement durable au Togo. Le projet est mis en œuvre avec le soutien technique et financier de la Fondation Hanns Seidel Stiftung et en collaboration avec le ministère en charge de la Sécurité et de la protection civile.

Le chef de la DSR, le commissaire principal de Police,
Sodji Kossi Ahloko
Allocution du chef de la DSR, le commissaire principal de Police, Sodji Kossi Ahloko Cliquez pour écouter l’audio

L’atelier de sensibilisation sur la police de proximité, l’éthique et la déontologie de la profession de conducteur de taxi-moto et les règles du code de la route, étape de Sotouboua, a tenu ses promesses, mercredi 16 juin 2021.

L’objectif est de contribuer à l’amélioration des conditions sécuritaires favorables à la coproduction de la sécurité et au développement durable au Togo. Cet atelier de sensibilisation s’inscrit dans le cadre de la vulgarisation et de l’implémentation des fondamentaux de la police de proximité.


Plus spécifiquement, il s’est agi d’amener les conducteurs de taxi moto à collaborer avec les forces de sécurité dans une dynamique de relation de confiance pour coproduire la sécurité ensemble. Il s’agit également d’outiller les participants de connaissance sur leur rôle en tant que maillon important de la chaîne sécuritaire pour les amener à considérer les forces de sécurité comme des partenaires et non des ennemis.


Le Chef de la Division de la Sécurité Routière, le Commissaire Principal de Police, Sodji Kossi Ahloto a dans son mot d’ouverture des travaux de cet atelier indiqué que depuis un certain temps les forces de l’ordre et de sécurité font l’objet de préjugé et de méfiance dans l’exercice de leur fonction de la part de la population.

C’est pourquoi cet atelier est initié pour sensibiliser la population et les autorités administratives sur la nouvelle approche sécuritaire et restaurer le climat de confiance entre les forces de l’ordre et la population. ,

Les conducteurs de taxi-motos doivent collaborer avec les forces de sécurité dans une dynamique de relation de confiance et de coproduire la sécurité dans l’ensemble. C’est aussi une occasion de les inculquer leur rôle en tant que maillon important de la chaîne sécuritaire, et qui doit collaborer étroitement avec les forces de sécurité.

Ils sont 40 participants dont les conducteurs de taxi-motos, des jeunes sans emploi, des acteurs locaux ou autorités locales et les leaders d’opinion. Ils pourront en retour restituer à leurs pairs, les données de la formation.

Vue partielle de la salle

Le chef de la division de la sécurité routière, le commissaire principal de Police, Sodji Kossi Ahloko a indiqué que la collaboration des forces de l’ordre avec les populations dans l’approche « police de proximité » est d’une importance capitale eu égard à bien de services qu’elles prestent dans la société actuelle.

« Les forces de l’ordre et de sécurité, dans l’exercice de leur fonction font l’objet de préjugés et de la méfiance de la part de la population. La police de proximité vient en réplique pour restaurer le climat de confiance. Dans le souci de parvenir à une forte implication des populations dans la gestion de sécurité, le ministre de la sécurité et de la protection civile a convenu de la nécessité de donner une nouvelle dynamique aux actions de son personnel. Il s’est avéré indispensable de sensibiliser les populations et les autorités administratives pour ces valeurs… »

Le Commissaire Sodji Kossi Ahloko, dans sa communication sur la coproduction de la sécurité, a insisté sur les rouages de la police de proximité et l’importance de collaborer avec les civils.

« La police de proximité, dit-il, c’est cette nouvelle approche sécuritaire qui vise à rétablir les rapports entre les forces de l’ordre et de sécurité et les populations. Elle consiste essentiellement à susciter l’adhésion et l’intérêt à collaborer avec les forces de sécurité, notamment en dénonçant les faits criminels dont ils ont connaissance, les réseaux de criminels aux forces de l’ordre et de sécurité. »

« Aujourd’hui nous constatons que dans l’exercice de leur mission, les forces de l’ordre, lorsqu’à la suite d’une plainte, ils se transportent dans une zone donnée en vue d’interpeller l’auteur d’un fait criminel, ils sont heurtés à la résistance de la population. Ce ne sont pas les faits normaux. La police de proximité vise à corriger cela. C’est essentiellement l’objectif recherché. » A-t-il soutenu.

Le chef DSR, Sodji Kossi Ahloko en pleine présentation

Pourquoi avoir choisi cette frange de populations pour une telle sensibilisation ?

« Les conducteurs de taxi-motos ont retenu notre attention. Ils constituent une couche socioprofessionnelle très importante dans notre société. Ce sont des acteurs qui assurent aujourd’hui, beaucoup plus la mobilité des nos concitoyens. Ils sont à la fois victimes et auteurs des fins criminelles. Ils transportent des honnêtes citoyens, de leur domicile à leur lieu de travail. Ce sont les même qui transportent les criminels. C’est pour les amené à dénoncer tous faits antisociaux dans leur mouvement. »
-Réponse du chef de la division de la sécurité routière Sodji Kossi Ahloko.

Pour le coordinateur national des organisations syndicales des conducteurs de taxi-motos, M. Agbo Komlan, l’un des formateurs, cette formation reste pertinente.

C’est l’une des réponses du module sur le profil et l’éthique professionnelle d’un conducteur de taxi-motos. « En écoutant les conducteurs, on se rend compte qu’ils ne connaissent même pas les textes qui régissent cette profession. Certains ne savent pas qu’il faut respecter un certain nombre de règles. Le contenu de la formation vient donc renforcer leurs capacités… ils auront à divulguer ces informations autour d’eux. Et le second module sur la contribution d’un conducteur de taxi-moto ou du jeune dans la coproduction de la sécurité routière, pour une synergie autour de la police de proximité ».

Interview du coordinateur national des organisations syndicales des conducteurs de taxi-motos, Agbo Komlan. Cliquez pour écouter l’audio

A l’issu de cet atelier, les participants, à l’image du président des conducteurs de taxi-motos de Sotouboua, Imadah Aboudoulaye, formés sur les idéaux et principes fondamentaux de la Police de proximité au Togo s’engagent à partager effectivement les connaissances reçues avec leur entourage direct et indirect.

« Cette formation est la bienvenue. Nous ignorions beaucoup de choses. Nous ne maîtrisons par véritablement le code.

Désormais, nous connaissons nos devoirs et nous acquitteront nos droits en tant que conducteurs de taxi-motos. Nous avons retenu deux choses. Le président national a évoqué bien de conditions que nous devons remplir pour être conducteurs. De ce pas, nous nous engageons à se mettre en règle pour répondre à ces critères. L’autre chose, du côté des forces de l’ordre et de sécurité, nous devons collaborer avec eux. »
-Imadah Aboudoulaye, responsable des conducteurs taxi-motos

Interview de M. Imadah Aboudoulaye, responsable des conducteurs taxi-motos Cliquez pour écouter l’audio
Dauche à droite : le Maire Gnanguissa Plibam, le chef DSR et le préfet de Sotouboua
Allocution du préfet de Sotouboua M. Pali Tchabi Passabi Cliquez pour écouter l’audio

A l’ouverture de l’atelier, le préfet de Sotouboua M. Pali Tchabi Passabi, a rendu un hommage très mérité aux forces de l’ordre et de sécurité. Sous l’égide du Chef de l’État son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, c’est la sécurité qui veille nuits et jours sur les togolaises et togolais et sur leurs biens.

Il a indiqué qu’à un certain moment, les civils semblaient à tord nourrir de méfiance à l’égard des forces de l’ordre et de sécurité. Le préfet de Sotouboua a salué la tenue de cet atelier. « Il me plaît de saluer la tenue du présent atelier qui reconnaît le rôle que peuvent jouer les conducteurs de taxi-motos dans le maintien de la sécurité de proximité et de surcroît la sécurité collective. »

Les zemidjans, comme l’on les appelle au pays, jouent un rôle de premier plan. « De par leur mobilité, ils sont souvent témoin des évènements. Ils ont arrêté les malfrats, ont alerté les autorités et les forces de l’ordre, des incidents et des accidents… Bien d’exemples pour illustrer les diverses contributions que les conducteurs de taxi-motos peuvent apporter… »

Le préfet a inculqué aux conducteurs de ne pas considérer les forces de sécurité pour cause qu’il les verbalisent.

Ils ont l’impérieux devoir de prendre conscience de la forte proportion de dangers, d’insécurité, de criminalité que l’ensemble des citoyens togolais encourent s’ils ne collaborent pas avec les forces de sécurité du Togo.

Les interventions des forces de sécurité permettent de nous sauver des situations difficiles. Voilà pourquoi il devient impérieux de collaborer avec les policiers, les gendarmes et les douaniers…pour dénoncer les criminels de tout bord. Je nourris le veux qu’au sortir de cet atelier, qu’une confiance plus forte s’établisse. Je reste convaincu que sans cette collaboration, nous tous allons perdre. » -Le préfet de Sotouboua, M. Pali Tchabi Passabi

Le chef DSR Sodji Kossi Ahloko au nom du Ministre de la sécurité et de la protection civile, Gal Yark Damehane, a témoigné toutes les reconnaissances du ministère de la sécurité et de la protection civile à SEM Faure Essozimna Gnassingbé pour sa politique de paix et de réconciliation nationale.

A la Fondation Hanns Seidel Stiftung, il a remercié pour son appui constant. Sans oublier monsieur le préfet pour toutes les facilités accordées à bon cœur dans le cadre de l’organisation de cette rencontre.

Il a exhorté les participants à s’adhérer et à collaborer avec les forces de l’ordre et de sécurité pour parvenir à la coproduction de la sécurité dans le pays. La sécurité de nos jours ne saurait être l’apanage des seuls forces de sécurité.

La participation et l’implication des populations, surtout les conducteurs de taxi moto qui représentent une couche socioprofessionnelle très importante dans la société.

L’étape suivante, l’équipe de la formation se rend vendredi 18 juin 2021 à Anié, où la même formation sera donnée aux conducteurs de taxi-motos de cette préfecture.

Aristide Kawele

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