Girls Lead : le canton de Sessaro au Togo a accueilli un dialogue intergénérationnel

Article : Girls Lead : le canton de Sessaro au Togo a accueilli un dialogue  intergénérationnel
Crédit: © Échos de Sotouboua
28 février 2022

Girls Lead : le canton de Sessaro au Togo a accueilli un dialogue intergénérationnel

La rencontre de Sessaro, dimanche 27 février 2022 a servi de cadre d’échanges entre jeunes filles, jeunes garçons, jeunes femmes et adultes. L’objectif est d’amener les parents, les communautés, les leaders traditionnels et religieux de Sessaro à soutenir les filles. Il faudrait donc encourager en matière de participation, d’engagement citoyen et politique des filles et des jeunes femmes, afin d’opérer un changement progressif des inégalités de genre et des normes socioculturelles dans ce canton. Le projet Girls Lead s’y attèle.

Ces séances de dialogue interviennent après les rencontres préparatoires avec les groupes des adultes et des jeunes. Les discussions ont eu lieu dans un climat de confiance. Avec franchise, plus de 60 participants, dont les adultes, enfants et les jeunes du club Girls Lead Solim, Girls lead « Espoire », du CFF « Etoile polaire » et le club extrascolaire se sont exprimés.

Séance d’échanges et au dialogue intergénérationnel

Il s’agit d’amener les groupes cibles à des discussions franches avec une approche participative. Cela passe en identifiant des stratégies pour encourager la participation des filles et jeunes femmes, y compris celles handicapées, aux prises de décisions au sein de la communauté.

Ensuite, il importe d’échanger sur l’accompagnement de ces jeunes par les adultes vers un réel engagement citoyen et politique. Cela contribue à la lutte contre les violences sexuelles, l’inégalité des genres en œuvrant pour la déconstruction des normes et croyances par de nouvelles pratiques.

Une évaluation positive pour la séance de Sessaro

Très satisfaite de la qualité des échanges et le climat de confiance qui a prévalu durant le dialogue, la directrice du Girls Lead, Mélanie Gnandi n’a pas caché ses sentiments. Elle a toutefois dévoilé son cheval de bataille afin d’escompter les fruits du présent dialogue intergénérationnel.

« Nous avons écouté avec intérêt, les interventions des parents et des enfants. Je vous assure que nous avons vécu une séance très enrichissante en termes de franchise dans les discussions. Les parents et les enfants ont pu identifier tout ce qui constitue des blocages pour les filles. Notamment, les grossesses précoces, l’utilisation de la magie noire que les gens font usage ici… Nous leur avons aussi invités à réfléchir sur les actions à mener, la situation, le vécu de la fille, de la jeunes femmes, trouvent amélioration pour qu’on retrouve ces filles-là au niveau des prises des décisions au niveau familial, au niveau communautaire… Nous sommes convaincus : avec la mise en œuvre de ces plans d’action, on aura vraiment un début de changement d’ici août au niveau de Sessaro« , a affirmé la directrice du projet Girls Lead, Mélanie Gnandi.

Mélanie Gnandi, directrice du Projet Girls Lead
Mélanie Gnandi, directrice du projet Girls Lead

Séance très enrichissante

Une grande première occasion les jeunes ont échangé avec des personnes âgées et des personnes ressources.

Les jeunes ont produit un sketch suivi de débats en plénière. Une occasion qui a marqué les participants surtout les filles et jeunes femmes. Elles ont discerné les enjeux et les conséquences liées à la sexualité précoce.

Production de sketch: les jeunes en scène

Des travaux en équipe ont également permis aux différents groupes d’élaborer des plans d’action qui, dans un délais raisonnable vont susciter l’accompagnement des jeunes par les adultes vers l’engagement citoyen et politique des filles et des jeunes femmes.

L’animatrice sur le projet Girls Lead dans la zone Sotouboua, Yolande Kamale a assuré le déroulement des activités. La séance est co-facilitée par les jeunes, l’équipe projet et appuyée par les conseillers genre et inclusion, plaidoyer et influence, la directrice du projet Girls Lead.

Le représentant du chef canton, Assoupoou Abalonorou, qui a souhaité la bienvenue, pense que l’objectif que vise la collaboration entre jeunes et parents est salutaire. C’est une opportunité, à l’en croire, de mettre en synergie ces deux tendances afin de sortir des idées novatrices pour déconstruire les normes et les pratiques qui handicapent l’émancipation de la fille.

Cérémonie d’ouverture

Plan International Togo par le biais du projet « Autonomisation des filles et des jeunes femmes pour l’engagement citoyen au Togo-Girls Lead » dans un élan effreiné, travaille pour l’épanouissement de tous les enfants vulnérables et spécialement défendre les droits des filles.

Les participants se sont prononcés…

Depuis longtemps, on pensait qu’une fille n’est pas capable de s’engager politiquement ou mieux d’apporter sa participation en ce qui concerne la politique. Mais avec les formations reçues du projet Girls Lead, nous avons conscience que les filles sont capables de s’engager, dans la politique, de participer en ce qui concerne les décisions politiques. Sur ce, nous avons besoin que nos parents, dès le bas-age nous initient…

Prenam Talambou, membre du club

Nous avons eu à identifier certaines normes qui empêchent les jeunes filles à ne pas participer dans les engagements citoyens. Des normes comme : si la femme tue l’éléphant, que tuera l’homme ? Ce qui signifie que la femme est n’est pas éveillée. Elle est faite pour le foyer, donc elle est placée au second rang. Nous, les filles, dès à présent, devons nous engager, travailler dur afin d’atteindre le sommet, tout comme les hommes.

Germaine Essodina Bakpessi, membre du club

Pendant cette rencontre, tout le monde a donné librement ses opinions. C’est la première fois que je participe à une rencontre où parents et jeunes élèves échangent dans la convivialité. J’ai aussi soulevé les problème qui me dérangeaient en famille. J’ai trouvé solution au sortir de ce dialogue… Les parents ont aussi compris qu’ils doivent faire de leur mieux pour répondre à nos besoin…».

Jacquéline Magnim Falabia, membre du Footbal féminin

Les résultats du projet restent sensibles

Photo des participants au dialogue

Pour la directrice de l’action sociale de Sotouboua, Lumière Awesso, le projet Girls Lead constitue un atout pour la promotion de la gente féminine. Encore faut-il maintenir le plein épanouissement des filles et des jeunes femmes.

Cependant, autant de défis restent à relever pour éradiquer les violences sexuelles. « Le problème qui mine les filles de Sessaro, c’est les grossesses précoces. Aussi, elles ne peuvent pas prendre la parole devant la communauté. Pour cause, dans nos cultures, -une fille à l’école, cela n’aboutira à rien…. Tout ça brime. Ca empêche ! Ca endigue l’éducation de la jeune fille », s’est-elle confiée.

La contribution des voix autorisées

Beaucoup d’efforts se font pour enrayer la discrimination. Les leaders d’opinion présents ont exposé les difficultés liées à la sauvegarde des droits des filles et l’égalité genre.

Pour Lumière Awesso, les efforts sont en cours pour enrayer le mal. « Depuis 2017, dit-elle, les grossesses précoces sont tombées en chiffres pléthoriques. On n’est pas resté les bras croisés. On est venu ici rencontrer et discuter avec les parents, le corps enseignant et la chefferie. Nous avons annulé certains mariages précoces … Le problème que nous avons par rapport au cadre de concertation est que la plupart de ces filles sont élèves. Mais au cours de ces réunions, nous allons gérer les cas d’abus, de violences pour influencer positivement la place de la fille dans la société. »

Avec leur intervention, M. Assoupoou Abalonorou, le représentant du chef de canton de Sessaro et le commandant de brigade de Sessaro, M. Gando ont beaucoup contribué à la session. Pour eux, la lutte continue. Chacun a exposé les bonnes façons pour en finir les pratiques malsaines et les abus contre les droits des filles. Ils ont félicité et remercié le Plan International Togo pour ses diverses œuvres dont bénéficient des populations togolaises.

Au sortir, un comité mixte de sept membres a les prérogatives de coordonner les activités. Il a en charge l’exécution des plans d’action des différents groupes afin d’atteindre les objectifs assignés.

Aristide Kawele  

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